Mon guide du matériel aquarelle pour débutant et intermédiaire
Lorsque l’on débute en aquarelle, il peut être difficile de choisir le matériel tellement il y a de références. Quel papier choisir ? Dans quel magasin faut-il se rendre ? Quel pinceau est-il le plus adapté ? Il y a t-il une marque meilleure qu’une autre ?
Et le choix est d’autant plus difficile lorsqu’on voit les prix. La peur de gâcher du matériel coûteux peut prendre le dessus et freiner l’apprentissage de l’aquarelle (ou tout autre activité créative).
C’est pourquoi, je vous propose ici une sélection du matériel que j’utilise au quotidien, ainsi que les différents points de ventes où vous le procurer. Evidemment, la liste varie d’un artiste à l’autre, chacun à ses préférences. Il n’y a aucune obligation de se procurer tel pinceau si vous débutez, faites vous votre propre expérience en testant le matériel qui vous attire le plus !
Bonne lecture !
Les pinceaux classiques
Il existe de nombreuses sortes de pinceaux, certains ayant une utilisation plus spécifique que d’autres. Les poils peuvent être naturels ou synthétiques. Le numéro sur le manche indique la taille du pinceau, plus précisément la taille de la touffe (diamètre et longueur des poils). Plus le numéro est élevé, plus la touffe est longue et épaisse. Il faut savoir que cette numérotation n’est pas universelle mais varie selon les fabricants.
J’utilise uniquement des pinceaux à poils synthétiques, principalement pour leur prix (moins cher que ceux à poils naturels), mais aussi pour leur durée de vie (plus longue que les poils naturels).
Je conseille aux débutants d’utiliser un pinceau à lavis. Véritable pinceau tout terrain, il sera votre meilleur ami au début de votre apprentissage de l’aquarelle !
J’ai testé le Softaqua série 805 n°2 de Raphaël. Je vous le recommande pour son rapport qualité prix, en taille 0 ou 2. Il possède une excellente capacité de rétention grâce à sa touffe épaisse, c’est à dire qu’il garde l’eau plus longtemps, ainsi pas besoin de le plonger dans l’eau toutes les deux minutes. Sa pointe fine vous permet de réaliser des détails.
En plus d’un pinceau à lavis, vous pouvez vous procurer le 525 de Dalbe (existe en 11 tailles). A la fois souple et nerveux, avec une belle rétention, c’est un très bon « entre deux » si vous débutez, parfait pour s’entrainer avant de passer à d’autres pinceaux. Il vous permettra de réaliser de large pièce (avec une taille 16) mais aussi des détails avec sa pointe fine.
Pour les intermédiaires, des pinceaux rond à pointe fine, souple et nerveux, taille 4 ou 6 et taille 8 ou 10. Je m’explique :
- Pinceau rond à pointe fine : c’est le pinceau le plus commun en aquarelle.
- Pinceau souple : comme son nom l’indique, les poils sont souples et vous permettront de faire des lignes épaisses et fines selon comment vous appuyez sur la feuille. Vous pourrez aussi remplir une large zone, à condition que le pinceau soit épais.
- Pinceau nerveux : ici, les poils reprendront rapidement leurs formes. Il est principalement utilisé pour les détails, vous tracerez des lignes fines plus facilement.
Pour les pinceaux souples, j’utilise régulièrement le Casaneo série 5598 N°6 de Da Vinci et le Softaqua série 845 n°14 de Raphaël.
En ce qui concerne les pinceaux nerveux, j’utilise beaucoup le 520R de Dalbe n°6 et 8. Je vous le recommande fortement pour sa pointe extra fine et son excellent rapport qualité prix. J’utilise aussi de manière occasionnelle le Précision série 850 de Raphaël n°0, 6 et 10.
Les pinceaux spéciaux
Je conseille cette catégorie de pinceaux aux intermédiaires, il faut une certaine maîtrise de l’aquarelle avant de s’essayer à des pinceaux spécifiques.
- Le pinceau épée
J’utilise beaucoup le pinceau épée. Il permet de réaliser de parfaits feuillages et de belles ligne droites. J’ai débuté avec le Casaneo série 987 (manche court) n°10 de Da Vinci, ensuite je suis passée au Cosmotop-Spin série 5587 n°10 de Da Vinci, et maintenant je ne peux plus me passer du Pinceau épée plat Memory Point n°5 de Kum. Pour voir le résultat de feuillages réalisés avec un pinceau épée, rendez-vous ici !
- Le spalter
J’ai le 20mm (3/4″) série 296 Softaqua de Raphaël, il est particulièrement utile pour humidifier de grande surface. Comme toute la gamme Softaqua, il retient jusqu’à deux fois plus de liquide : eau ou encre.
- Le pinceau jupon
Ce pinceau possède un « réservoir » ayant une bonne rétention (c’est la partie la plus épaisse) et d’une sortie longue et fine, parfaite pour les détails et la calligraphie. Le réservoir est très pratique, il agit comme un pinceau à lavis.
Je possède le n°4 série 97 de Tintoretto, c’est un très bon pinceau mais je m’en sers rarement, d’autres l’ont remplacé.
- Le pinceau repique
Ce pinceau nécessite une bonne maîtrise de l’aquarelle. Il vous sera utile lors de retouche et pour de petits détails.
Je possède le n°2 série 5575 Nova de Da Vinci, je l’utilise pour les plus petits détails.
- Le pinceau langue de chat
Par curiosité, j’ai acheté le n°12 série 898 Casaneo de Da Vinci, mais pour le moment je l’ai utilisé uniquement lors du test. Il se comporte de la même manière que tous les pinceaux Casaneo, seul sa forme change. Très bon pinceau donc.
- Le pinceau plat
Le pinceau plat est particulièrement utile pour la réalisation de paysages, d’éléments architecturaux et de lignes précises.
Je me suis procuré le n°4 série 8343 Stradivarius de Raphaël pour essayer cette gamme que je ne connaissais pas. Bon pinceau mais pour le moment il ne m’est pas utile.
La peinture
Il existe deux sortes d’aquarelle : l’aquarelle fine (ou d’étude) et l’aquarelle extra-fine (ou professionnelle). La différence entre les deux réside dans la composition et la fabrication, je vous épargne les détails pour aller à l’essentiel :
– Aquarelle fine : destinée aux débutants par son prix, plus abordable que l’extra fine ; et sa gamme de couleurs, moins importante et moins concentrée en pigments que l’extra-fine.
– Aquarelle extra-fine : destinée aux intermédiaires et aux expérimentés ; plus coûteuse, gamme de couleurs et concentration en pigments plus importantes.
- Aquarelle fine
J’ai commencé l’aquarelle avec une petite palette Creative Artist disponible chez Action (ni fine, ni extra-fine) et je suis rapidement passée à de l’aquarelle fine avec une boite en métal de 12 demi godets, gamme Cotman de Winsor & Newton.
Je conseille cette palette qui est parfaite pour débuter. D’ailleurs, je l’utilise encore et j’y ai ajouté d’autres couleurs extra fine. Le couvercle vous sera utile pour mélanger vos couleurs ou créer des jus.
A ce jour, Winsor & Newton et Lefranc Bourgeois, sont les seules aquarelle fine que j’ai testé (petite préférence pour Winsor & Newton).
- Aquarelle extra-fine
En ce qui concerne l’aquarelle extra-fine, je vous recommande fortement la gamme Bréhat de Dalbe. Encore une fois, leur rapport qualité prix est excellent ! J’ai également testé quelques godets de la marque Lukas, qui est de très bonne qualité mais mon coeur balance toujours pour Bréhat.
Libre à vous de tester différentes marques en achetant des godets individuels pour vous faire votre propre opinion.
L’aquarelle se trouve généralement en demi-godet regroupé dans une palette en métal ou en plastique, mais vous la trouverez aussi sous forme de tube allant de 5 ml à 37 ml selon les marques.
Avec l’aquarelle en tube, vous pouvez remplir vos godets lorsqu’ils sont vides et contrôler plus facilement la quantité de peinture pour éviter le gaspillage.
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Le papier
Un petit lexique s’impose avant d’entrer dans le vif du sujet :
– Le grammage : il s’agit de l’épaisseur du papier, plus il est épais mieux c’est. Le plus commun est de 300g.
– Le grain : il s’agit de la texture du papier. Il en existe trois : grain satiné = papier lisse ; grain fin = légèrement rugueux ; grain torchon = très rugueux.
– Le format : il existe quatre formats différents : album = feuilles reliées avec une spirale ; pochette = feuilles libres, détachée les unes des autres ; bloc = feuilles collées entre elles ; carnet = feuilles regroupées dans un cahier.
- 100% cellulose
Peu importe votre niveau en aquarelle, ce type de papier est idéal car vous utiliser beaucoup de papier. Il est donc important de trouver celui qui vous convient et à un prix correct, n’allez pas vous ruiner en papier cellulose, ça ne vaut pas le coup. Je vous conseille de toujours en avoir un paquet pour vous entrainer avant de passer au 100% coton.
Voici les papiers cellulose que j’ai testé :
– Album XL aquarelle A4 Canson 300g grain fin : rapport qualité prix correct, difficile de faire de belle fusion, travail dans l’humide possible à condition d’être rapide. ♥♥♥
– Hahnemühle Le Rouge 325g grain fin 24x32cm : économique si on prend le bloc de 100 feuilles, fusion et travail dans l’humide possible, tendance à pelucher et s’arracher avec du washi tape. ♥♥
– Album XL mixed media A5 Canson : grain trop marqué pour moi, reprend assez bien sa forme après le travail dans l’humide. ♥
– Aquapad de Clairefontaine en A5 : bon rapport qualité prix, mélange entre le Canson XL aquarelle et le Hahnemühle Le Rouge. ♥♥♥
- 100% coton
Après plusieurs mois de pratique de l’aquarelle, vous pouvez passer au papier 100% coton sans crainte. D’ailleurs, vous ne pourrez plus vous en passer ! Il est beaucoup plus agréable de travailler sur ce type de papier car il reste humide plus longtemps, ainsi il est plus simple de travailler dans l’humide et d’obtenir de belles fusions. Seul inconvénient, il est plus onéreux que le 100% cellulose.
Pour le moment, je n’ai testé que le 100% coton de Dalbe. Une fois de plus, ce produit est de très bonne qualité pour un prix défiant toute concurrence. Lorsque j’aime un produit, j’ai du mal à aller voir ailleurs, et c’est encore pire quand je vois les prix d’autres marques.
Ce papier existe en grain fin, grain torchon et grain satiné ; chacun en 5 formats différents, sous forme de bloc de 16 feuilles.
Le choix du papier est presque plus important que celui des pinceaux. Si vous choisissez un papier de mauvaise qualité, cela risque de vous dégouter de l’aquarelle car les effets attendus ne seront pas obtenus.
Lorsque rien n’est précisé concernant la matière du papier, c’est qu’il s’agit de papier cellulose. S’il s’agit de papier coton, « 100% coton » est toujours signalé sur le paquet.
Le matériel complémentaire
En gagnant en expérience, vous serez à amener à utiliser d’autres produits que des pinceaux, de la peinture, du papier et de l’eau. Voici une petite liste de ce qui pourrait vous être utile :
- Repose pinceaux : très pratique pour poser ces pinceaux, cela évite de tacher le bureau. Il en existe de différentes formes, en plastique ou en céramique. Vous pouvez en fabriquer vous même avec de l’argile.
- Palette en céramique blanche : en plus du couvercle de votre palette de peinture, vous risquez d’avoir besoin d’une palette pour faire vos mélanges. Je vous conseille une palette en céramique blanche.
- Couteau à peindre : pour créer des effets, laissez libre cours à votre imagination !
- Washi tape : il s’agit d’un ruban de masquage, à l’adhérence légère, souvent joliment décorée, qui normalement ne déchire pas le papier. On s’en sert pour garder une partie de la feuille blanche, en créant un cadre par exemple.
- Fluide de masquage/Drawing Gum : il s’agit d’un liquide de réserve permettant créer une zone où il n’y aura pas peinture et ainsi garder le papier blanc.
- Pinceaux en silicone : ce type de pinceaux est très utile pour appliquer la fluide de masquage.
- Gomme mie de pain : ce type de gomme ressemble à une pâte, elle s’utilise en tapotant sur le papier pour absorber/estomper les traits de crayon.
- Ecran lumineux A3 : très pratique pour décalquer des dessins complexes, vous gagnerez du temps pour vous consacrer pleinement à la mise en couleur de votre projet.
- Crayon et feutre aquarellable : l’aquarelle existe aussi sous forme de crayons et de feutres, très bonne alternative pour étendre sa palette de couleur lorsqu’on débute.
- Stylo gel blanc/gouache blanche : pour créer des effets selon le sujet que vous peignez, apporter de la lumière, de la transparence…
- Stylo à pointe fine imperméable : très pratique pour les nuanciers ou accentuer des éléments sur votre peinture.
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Les différents points de vente
Dalbe, le Géant des Beaux-Arts, Rougier & Plé, Cultura, Aquarelle & Pinceaux… Ces noms vous parle certainement, entre les boutiques indépendantes, les grandes surfaces, les magasins spécialisés et internet, vous avez l’embarras du choix pour acheter votre matériel. Cependant, je ne peux que vous conseiller de privilégier les commerces locaux. Si vous avez une boutique indépendante pour beaux-arts proche de chez vous, foncez !
Lorsqu’on débute en aquarelle (ou dans n’importe quel domaine artistique), il est préférable de se rendre en boutique plutôt que passer par internet ; rien de tel que voir ou toucher le matériel pour se faire une idée. En plus, vous bénéficierez des conseils des vendeurs, ce qui n’est pas négligeable pour débuter.
Evidemment, au fil du temps, vous aurez une meilleure connaissance des produits et passer par internet ne sera plus un problème. Et c’est encore mieux si votre boutique préférée possède son propre site !
C’est le cas de Rart*, un magasin de fournitures pour les beaux-arts, arts graphiques, encadrement et loisirs créatifs, situé dans le Nord de la France, près de Lille. Vous y trouverez le nécessaire pour débuter ou poursuivre votre pratique de l’aquarelle : pinceaux Da Vinci, Raphaël ; aquarelle Winsor & Newton, Sennelier, Gansai Tambi, Daniel Smith ; papier Arches, Canson, Clairefontaine ; et surtout mes produits favoris Dalbe. N’hésitez pas à vous rendre sur place ou bien à passer commande sur leur site internet rart.fr !
*Partenariat
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